A vrai dire, j'ai beaucoup de mal à me faire une opinion sur cette question. Je n'ai pas eu d'argent de poche dans mon enfance.

Les choses ont basculé à ma majorité, avec le décès du seul revenu de la famille. Ne sachant pas très bien où on allait financièrement, nous, les membres de la famille survivants à ce deuil, avons très très peu dépensé les premières années qui ont suivi. Et puis les choses se sont éclaircies, la bourse étudiante est tombée, l'assurance a payé le peu qu'il restait à rembourser de l'emprunt pour la maison, l'héritage a commencé à se résoudre, une voiture m'a été léguée par les autres héritiers 3 ans plus tard - fort luxueuse au demeurant pour une étudiante. Vu les circonstances de l'époque, mon avis ne peut pas être objectif.

En revanche, Papa a d'une part vu ce qu'il a fait de ses y€ et a d'autre part vu ce que Tata a fait de ses 10 X y€ (reçus de l'assurance suite au décès, elle était mineure au moment des faits, moi pas, c'est pourquoi je n'y ai pas eu droit).
Papa était content d'avoir ce petit pécule. Pas bien élevé, mais rassurant, qu'il a gardé précieusement : ce n'était ni assez pour pouvoir le dilapider sans scupule, ni trop peu pour n'avoir aucun intérêt à le garder au chaud sur un compte épargne. Tata, en revanche, avec ses 10 X y€, a pu largement en profiter. Tellement qu'il n'en reste aujourd'hui plus rien.

Or pour nos enfants, quand la générosité des grand-parents et des arrière-grand-parents remplit leurs compte-épargnes plus vite que celui de Papa et Maman, la question bien légitime se pose de savoir si l'argent de poche devient nécessaire.

(A suivre...)