Bébé n°1 est née 5 semaines et demi avant terme. Autant dire que le temps du repas était un vrai job avec heures sup’ : il se décomposait en plus de huit tétées par jour qui duraient chacunes au bas mot une heure.

Bébé n°2, lui, est né 12 jours avant terme, réglé comme une horloge. 8h, midi, 16h... tétée torchée en 12 min max. Que du bonheur. En vieillissant, il préfère resserrer ses tétées en les réclamant toutes les 3 heures ; cela reste tout de même correct.

Bébé n°1, en grandissant, s’est bien rattrapée. D’abord maigrichonne à la naissance, elle est devenue carrément rondouillette plus tard. Un beau “bébé Cadum”. Aujourd’hui elle marche et garde malgré tout une physionomie de bébé : son coup de fourchette est toujours aussi bon. En plus, elle n’est pas gourmande à moitié : “Ah ! Tâteau !” (comprendre “gâteau”) nous dit-elle lorsque nous passons dans le rayon épicerie du supermarché. “Ah ! Tâteau !”, quand elle voit la boite dans laquelle je stocke les paquets entamés. “Heu, non, ce n’est pas l’heure du goûter, ma chérie.” “Ah ! Tâteau !”, quand elle me prend en train de grignoter... Oups, grignotage interdit. C’est bon pour ma ligne, me direz-vous.

Bébé n°2 est bien parti pour en prendre le chemin aussi. Comme sa grande soeur, il est devenu un pro de la “triple tétée”. Quand l’aînée prenait 3 tétées espacées l’une de l’autre de seulement une demie heure parce qu’elle s’était endormie sur la précédente - c’est classique avec les prématurés car plus fatiguables - lui les prend par goinfrerie ! Papa, qui a besoin de moins de sommeil que moi, prend le relais le matin, à l’heure de la sieste ou le soir pour me laisser dormir. Quand il en a marre d’entendre Bébé râler, peu importe l’heure de la précédente tétée, il lui donne un biberon qu’il engloutit goulûment. Il passe du biberon au sein et du sein au biberon sans sourciller ! Un puits sans fond. Il a un sacré bon coup de... tétée.