Quand les jeunes mamans enceintes trouvent-elles le temps de manger ?


En cherchant quelques informations sur le diabète gestationnel, je suis tombée sur un article qui explique qu’une équipe de diabétologie enseigne aux femmes concernées en quoi consiste le régime recommandé. Je n’en retiendrai qu’une phrase, je cite, le régime “se résume à trois repas et trois collations par jour” (source : Planet Verbaudet). Pardon ?! Trois collations par jour ? Pour un régime ? Veulent-ils nous rendre obèses ?

Quand bien même je voudrais manger trois collations par jour, je n’y arriverais pas. Ou alors je me sentirais mère indigne. Je n’en donne pas trois à ma fille. Pourquoi la narguerais-je en en mangeant trois sous son nez ? Et aussi fou que cela puisse paraître, je n’ai pas le temps.

Ben oui. Je n’ai pas le temps. Bébé me tire du lit en général entre 8h et 8h30. Le temps d’émerger, je vais la chercher dans sa chambre et je la pose sur le mien. Et là, commence une journée cramponnée l’une à l’autre. Elle m’aide à m’habiller, le petit trésor. Que ferais-je sans elle ? Je pose tous mes vêtements sur le lit, et c’est elle qui me propose, dans l’ordre, le soutien-gorge, le haut, le pantalon, le pull... Trop chou. Ensuite c’est son tour, on va dans la salle de bain bien chauffée pour la changer. Là, c’est moins brillant, elle est toujours très pressée d’enfiler ses pantoufles avant même que je n’ai eu le temps de lui changer la couche et mis un pantalon. Et elle passe beaucoup de temps à vider le paquet de couches, de lingettes ou de mouchoirs, c’est beaucoup plus drôle. Mais elle m’aide quand même à l’habiller en tendant les mains et les pieds, toute pressée qu’elle est d’avoir les mains libres pour pouvoir vider les paquets, justement.

Ensuite, c’est l’étape escalade dans les escaliers. Etant arrêtée pour contractions, j’ai pris le parti de lui apprendre à monter et descendre les escaliers toute seule pour ne plus avoir à la porter. Alors ventre face aux marches, les deux mains posées sur les marches, je guide ses mouvements encore patauds. Et surtout, je me place toujours une ou deux marches en dessous d’elle pour retenir ses fesses qui manquent de muscles et qui ont tendance à l’attirer vers l’arrière. Elle qui a toujours été fascinée par les escaliers, elle progresse vite ! La force musculaire augmente et elle comprend qu’elle doit bien se pencher en avant vers les marches supérieures pour ne pas tomber en arrière.

Allez, le temps du biberon assorti d’un gros câlin, et il est déjà 9h. C’est mon tour de manger, un peu de rangement et hop, une course poursuite en trotteur qui l’amuse tant, avec plein de chatouilles à la clé. Une fois usée, je m’allonge sur le canapé, et ça ne rate pas, dans la minute qui suit, une petite main tapote le canapé pour me faire comprendre qu’elle veut s'asseoir avec moi. Et là, ça descend, ça demande à remonter sur le canapé, ça redescend, ça re-demande à monter... et surtout, ça demande à lire 32 fois le même livre. Dans le désordre. Toujours dans le désordre. J’ai fini par m’habituer à cette absurdité. Après tout, si ça lui fait plaisir. Sauf une page, qu’elle ne veut pas voir. Pourquoi ? Mystère. Et quand elle en a marre, elle m’amène un autre livre. Et des jouets. Avec tout ça, il est déjà 10h. Marre de lire le même livre. Et je ne peux pas me permettre de la rasseoir toutes les cinq minutes sur le canapé. Du coup, je finis allongée par terre. Ce n’est pas confortable mais tant pis. Là, il s’écoule invariablement environ 1h dans un état semi-comateux à répéter les mêmes gestes avec les mêmes jouets, inlassablement. Et il faut faire “meuh-euh” pour imiter la vache, et “wouf” pour imiter le chien et “meuh” pour imiter la vache et “hi han” pour imiter l’âne et “meuh pour imiter la vache (elle a la côte, cette vache ! ça, j’aurais dû m’en douter en la faisant garder par une nounou dont le mari est fermier. Aller voir les vaches à l’étable constitue leur promenade quotidienne).  Bref, le temps passe, il est 11h, elle commence à gémir de fatigue, mais en même temps n’est pas assez fatiguée pour faire encore la sieste le matin. Allez, on tiens encore 1/2h et après je fais à manger. Ca devient alors cocasse, avec une petite fille qui commence à avoir des difficultés à se concentrer sur les jeux, alors elle invente des jeux plus drôles, comme lancer les jouer par-dessus Maman et lui grimper dessus pour les récupérer, lui fourrer les doigts dans le nez ou dans les oreilles, lui agripper la joue avec ses petites griffes pour faire tourner sa tête à droite et à gauche, la décoiffer et la recoiffer, alternativement se lever et s'asseoir, lancer ses jouets ou encore tirer les poils des chats (s'ils l'ont supportée jusque là et n'ont pas déjà demandé à sortir).
Heu, et ma collation ? Ah ben, comme je disais, pas eu le temps.
C’est midi, nous nous mettons à table, elle me montre ce qu’elle veut manger, un coup le féculent, un coup la viande, un coup les légumes, un coup elle crache tout dans son bavoir. Un peu d’eau ? Ah oui, ça passe mieux. Un coup à la fourchette, ah, on dirait que c’est meilleur à la bave de Maman, et c’est reparti. Le fromage, le fruit (impossible de léser là-dessus). Hop, sur le pot pendant que je range la table, ensuite je lui propose de la rhabiller, mais attention, si elle n’a pas fait, elle nous fait clairement comprendre qu’elle n’a pas fait et qu’elle ne veut pas être rhabillée (et oui c’est incroyable : il n’y a plus eu de caca dans la couche depuis le 4 janvier, sauf 2 accidents la première semaine, une fois au réveil et une fois en course, on ne peut pas lui en vouloir). Vers 13h30 ou 14h, en fonction de son état de fatigue, zou, sieste. Là encore, je prends le temps d’installer Bébé correctement face à l’escalier, et c’est parti, on place une main plus haut que l’autre, on lève la jambe du côté adjacent, un petit soulèvement de fesses pour combler son manque musculaire, et hop, on s’attaque à la marche suivante. En général, après une matinée pareille, elle ne demande pas son reste et s’allonge la plupart du temps docilement. De toutes façons, en bonne mère indigne, elle peut râler tant et plus, l’heure de la sieste, c’est l’heure de la sieste. Du coup, je la retrouve parfois dans des positions scabreuses parce qu’elle s’est endormie assise, ou pire, j’entend un “boum” et je n’ai plus qu’à remonter pour la recoucher. Ainsi, il est bien souvent déjà 14h15 ; génial, enfin un peu de temps pour me reposer. Oui mais non, j’ai aussi envie de faire des choses que je ne peux pas faire quand elle est là (non, pas manger une collation, je n’ai pas encore faim), mais plutôt des loisirs créatifs, le blog, ou tout simplement des mots fléchés, allongée sur le canapé. La culpabilité de “ne rien faire” me ronge, et mes activités se transforment en rangement, tri de courriers, règlements des factures...
16h30, dring, le système d’alarme est réveillé, je n'ai pas vu l'heure passer, et hop, c’est reparti pour une fin d’après-midi bien chargée. On termine la paperasse, puis biberon-câlin à 17h. A partir de là débute l’impatience mère-fille dans l’attente du retour du paternel. 18h, on met le repas en route ; 18h30, le bain ; 19h, à table. 19h45, sur le pot, encore quelques instants de jeux et puis dodo. Heu, et mes deux collations ? Visiblement, elles sont passées à l’as. Sniff. Bienheureuses les mères qui peuvent profiter de leur grossesse pour grignoter.



26/01/2012
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