Des vaches pour lutter contre le froid ?!


Vous aviez remarqué, il fait froid. Très froid. Je ne me suis pas levée assez tôt les autres jours pour regarder, mais dimanche matin, à 6h du matin, il faisait -18°C.

Mais ça, on n’avait pas besoin de regarder le thermomètre pour savoir qu’il faisait froid. On s’en était déjà rendu compte samedi après-midi : plus d’eau. Les tuyaux ont gelé. Incroyable. Comment est-ce possible ? Ca a gelé en journée, en notre présence, par grand soleil, alors que nous avons tiré de l’eau plusieurs fois dans la journée. Certes, malgré le soleil, il faisait encore entre -7 et -10°C.

Il faut dire que les tuyaux ne sont pas enterrés. Imaginez une ancienne bâtisse, avec un long corps de ferme. Le terrain est très en pente, d’un côté il y a la cave (voûtée, s’il-vous-plaît !), complètement enterrée, l’arrivée d’eau courante et le compteur s’y trouvent, et dans le prolongement du corps de ferme, une ancienne étable, toute en longueur, à demi enterrée, puis, toujours dans le prolongement, l’ancienne écurie, avec seulement un côté enterré. Et c’est là où le bât blesse : dans la cave il y a encore 3°C alors qu’il doit faire aussi froid dans l’écurie que dehors. Les tuyaux d’eau, d’une longueur qui doit bien atteindre les 20 ou 30m en suivant tous les recoins, traversent toute la bâtisse pour arriver jusqu’à la partie habitation. C’est largement suffisant pour geler.

Samedi, au soir tombant, nous avons essayé de trouver le bouchon de glace pour y passer un coup de chalumeau. Pas évident à la lampe de poche, au milieu des restes de stabulation, de planches, de toiles d’araignées (et de bouses (séchées heureusement)) et avec un gros ventre qui contracture.

Rien à faire, il aurait fallut ôter l’isolant sur toute la longueur pour voir quelque chose. Et encore, nous aurions vu quelque chose uniquement si les tuyaux avaient gonflé.

Tant pis, on ferme l’arrivée d’eau au compteur pour limiter les dégâts et on bascule tout le circuit d’eau potable sur l’eau du puits. Bien sûr, ne pas oublier de fermer l’arrivée dans la maison, inutile de renvoyer l’eau du puits dans l’étable. Heureusement que c’était possible ! L’eau n’est pas potable, et on sent des à-coups d’eau froide lors de la douche à chaque fois que la pompe pompe, mais c’est mieux que rien.

Le lendemain, à la lumière du jour, petit tour d’inspection et grosse surprise ! Premièrement le circuit semble plein d’eau (nous n’avions pas réussi à le vidanger la veille), ce qui veut dire qu’il y a 30m de tuyau à dégeler (autant dire qu’on ne va pas faire le faire nous-même ni faire venir le plombier tout de suite, bonjour le coup de main-d’oeuvre). Et deuxièmement, en entrant dans l’écurie “tiens, une stalactite sous le tuyau”. Ca, ce n’est pas normal. Il n’y a aucune entrée d’eau dans cette partie du bâtiment, j’en suis sûre. Donc l’eau vient du tuyau. Je tire un peu l’isolant... oh oh, il y a plus de glace sous l’isolant. Je tire un peu plus, je sens des grosses boursouflures sous les doigts, je tire encore un peu, et m---e, il a pété !
Zut, où y a-t-il des fuites encore comme ça ? Là aussi, il y a une stalactite. Mais ce n’est pas grave, c’est un tuyau inutilisé coupé. Et re-zut, il est relié à l’arrivée d’eau, l’eau provient de là. Encore une fuite...

20 ou 30m de tuyauterie à contrôler ! D’où ma question, nous faut-il des vaches pour chauffer l’étable ? Je pourrais sonner chez le fermier du coin à chaque début de gros gel pour lui demander quelques vaches, qu’est-ce que vous en pensez ??? Ha ha ha, je ris jaune.

Allez, Mamisa a eu une bien meilleure idée : le fil chauffant à glisser sur toute la longueur du tuyau sous l’isolant. Le plombier n’y avait pas pensé ! Quand même, dans nos régions ! C’est le deuxième hiver que nous passons ici, sans bêtes donc, et c’est le deuxième hiver que ça gèle. Et le plombier de me dire “Oh, je ne sais pas si ça existe”. Ecoutez, J’EN VEUX ! Je peux le commander sur Internet si vous voulez. Ah tiens, c’est bizarre, là tout-à-coup, il savait comment faire pour en commander.

Et croyez moi, je vais faire une inspection complète AVANT le passage du plombier pour savoir combien il y a EXACTEMENT de fuites et un autre APRES pour vérifier que j’ai les mains bien sèches en longeant le tuyau une fois la remise en eau, AVANT repose de l’isolant. Vous imaginez le coût à l’année d’une fuite, aussi micro soit-elle, qui goutte en permanence ? Aucune chance que l’on ne s’en aperçoive avant la facture d’eau. Et là, il faudra faire revenir le plombier, tout dénuder, réparer, tout ré-isoler... Une grosse perte de temps et d’argent.

Mais c'est sans regret, j’aime ma campagne, ses vaches, ses monts, ma vieille ferme, et les paysages d’hiver tout blanc.

 

 


[EDIT du 9 février : en fait, nous avons mesuré : il y a exactement 37m50 de tuyauterie....]



06/02/2012
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